Réseau social, réseau social d’entreprise (RSE), réseau collaboratif d’entreprise (RCE)… Si ce flux d’acronymes vous perturbe, c’est parce que les termes sont souvent appliquées de manière générique pour désigner tout outil d’entreprise destiné au web, alors que la solution applicative proposée ne cesse d’évoluer. Nous avons évoqué précédemment les différences entre un réseau social et un réseau social d’entreprise, permettant de mettre en place des outils d’interaction afin d’optimiser le fonctionnement de l’entreprise ( voir l’article « Le réseau social: enjeux et évolution dans l’entreprise »)
Pourtant, l’acronyme RSE est problématique: une simple recherche sur Google illustre la confusion que provoque le terme RSE qui désigne avant tout la Responsabilité Sociale de l’Entreprise. La sémantique-même du terme réseau social d’entreprise suscite des problèmes pour les décisionnaires en entreprise. Premièrement, le terme « social » implique bien un échange, mais si cet aspect est le seul à être valorisé, le RSE ne se distingue donc pas de l’email, qui apporte la même fonction d’échange. Cette notion de « social » a par ailleurs une connotation non souhaitable, en français. L’analogie avec les réseaux sociaux n’est en outre pas désirable, surtout lorsque l’accès aux réseaux sociaux est bloqué dans certaines entreprises. Un article sur « La fin des réseaux sociaux en entreprise » explique que si les RSE se comparent à l’email afin de se « donner du poids », le résultat est paradoxalement négatif, étant lié au problème suivant: les utilisateurs perdent du temps à être improductif. En effet, une des nombreuses critiques à l’encontre du RSE est que ce dernier peut réduire le temps de travail, l’utilisateur se retrouvant devant une panoplie d’outils différents et il doit changer d’outils en fonction de l’information à traiter. De même, le mot « entreprise » limite l’application de l’outil qui peut être au sein d’une collectivité ou d’une administration. Si le RSE suscite la collaboration, celle-ci peut dépasser les frontières de l’entreprise, et inclut d’autres acteurs que les collègues.
C’est ainsi que certains ont mentionné le terme réseau collaboratif interne ou étendu. Pour les raisons évoquées ci-dessus, d’autres évoquent la fin des réseaux sociaux d’entreprise. C’est pour cela que l’acronyme Réseau Collaboratif d’Entreprise (RCE) devient plus usuel. Tout comme LinkedIn, les RCE peuvent désormais servir à identifier les personnes avec les compétences requises et ainsi débuter une collaboration. Ce passage de RSE à RCE— à Cadic Services, nous évoquons le Réseau Collaboratif Professionnel, (RCP), l’outil étant dédié non seulement à l’entreprise, mais surtout aux clients— intervient sur plusieurs niveaux:
– L’aspect « social » n’est pus l’élément essentiel du RCE/ RCP— si les échanges informels subsistent, il n’est plus vraiment question d’échange uniquement; le RCE est avant tout un outil de travail, et on n’est pas obligé de toujours changer d’outil pour une activité plus ludique; cela implique surtout un changement dans la manière de travailler.
– Le travail collaboratif permet d’effacer les frontières contraignantes dans une entreprise hiérarchisée: la tâche à effectuer n’est pas divisée et attribuée à des personnes définies: les utilisateurs participent selon leurs compétences (c’est un moyen efficace d’évaluer les expertises de chaque employé).
– L’organisation reste toutefois intrinsèque au bon fonctionnement du réseau collaboratif, les collaborateurs étant regroupés en communautés.
L’atout principal du RCE est donc la transversalité, favorisant une circulation de l’information et une réaction à chaque publication. Toutefois, des problèmes peuvent se poser dans l’application d’un RCE. Le principal frein constaté dans la mise en place d’un RCE a été le manque de confiance de l’utilisateur en l’outil, et la volonté de préserver son intimité et le deuxième est le manque de temps. Si ce dernier est normalement occulté dans un RCE— qui devient un outil de travail— le premier prend une forme différente: si l’utilisateur a déjà une connaissance des blogs ou forums de discussion, sur un RCE, il se retrouve souvent incapable de déterminer quel type d’information publier et à quel endroit. Pourtant, après avoir expliqué l’usage de la plateforme collaborative, celle-ci devient un véritable outil— et non un produit— qui permet d’augmenter la productivité dans l’avenir.
La cartographie suivante de l’entreprise 2.0 explique les grands axes d’un réseau collaboratif:
Comme tout nouvel outil, le réseau collaboratif suscite des critiques, tout comme les réseaux sociaux ou l’email. Aucun de ces outils pourtant n’a disparu, mais ils sont en constante évolution (Gmail, par exemple, avec l’intégration de plusieurs aspects interactifs). Il nous a semblé évident que le RSE évolue vers un système collaboratif, s’intégrant à des outils de travail, permettant non seulement une interaction entre utilisateurs mais aussi en externe, permettant de traiter des sujets dans des groupes de travail et d’établir un savoir collectif qui sera incessamment alimenté et exploité.